Alors que la saison 3 de The Walking Dead est enfin terminée et que du côté du comic on reste dans l’attente du prochain numéro, vous avez peut-être eu comme nous, l’idée de vous lancer dans la grande aventure : “The Walking Dead – Survival Instinct”. Ce produit issu de la licence The Walking Dead est sorti en France en mars 2013, sur PS3, Xbox 360, Wii U et PC. Vous n’en avez pas beaucoup entendu parler ? C’est normal, quand on fait un jeu moisi, qu’on le sait et qu’on ose quand même le mettre en vente, on se fait tout petit histoire de faire passer doucement la pilule.
Un scénario au rabais
L’histoire de The Walking Dead : Survival Instinct s’ancre clairement dans l’univers de la série TV puisqu’elle met en scène Daryl et son frère, Merle. Ces derniers étant des personnages assez populaires de la série, nous ne sommes pas plus étonnés que ça qu’ils aient pu être choisis pour incarner les survivants de ce FPS post-apocalyptique.
Malheureusement, si vous vous attendiez à découvrir de l’inédit sur l’histoire des deux frères, vous pouvez passer votre chemin. En dehors des premières minutes de jeu qui nous expliquent que Daryl était en pleine partie de chasse avec son père et des amis lorsqu’il a rencontré les premiers zombies dans la forêt, le scénario est quasi inexistant. Après avoir découvert l’étendu du problème, Daryl part à la recherche de son frère. S’en suit alors un road trip sans grand intérêt à la recherche de Merle au cours duquel on apprendra très peu de choses sur ce dernier, et rien sur Daryl – ici, c’est une coquille vide sans personnalité.
Road trip et collecte
Le principe du jeu est de voyager d’une ville à une autre en voiture. La plupart du temps on nous propose deux directions possibles, et trois moyens de s’y rendre : l’autoroute, la route (type départementale) ou les chemins. Passer par l’autoroute consomme peu d’essence, mais elle offre aussi peu de chance d’arrêt de “collecte” et plus de chance de tomber en panne. A l’inverse, les chemins nous font utiliser beaucoup d’essence mais permettent de faire plus d’arrêts et usent moins le véhicule. Quant à la route, elle se situe entre les deux.
Il est important de préciser qu’on ne conduit jamais vraiment les véhicules en question. Lorsqu’on a sélectionné un objectif de voyage, une animation de chargement se lance. Au programme : petite musique d’ambiance, évolution du tracé du voyage sur la carte et parfois si on a de la chance, un dialogue entre les personnages présents dans la voiture.
Revenons quelques instants sur les missions de collecte. Il s’agit d’arrêts proposés au joueur lors d’un voyage. Ces arrêts lui permettent d’explorer un lieu pour y chercher des objets utiles. Lorsqu’on a encore de l’essence dans la voiture, il n’est pas obligatoire de s’arrêter, en revanche, s’il n’y a plus assez d’essence pour rejoindre l’objectif fixé, la “mission essence” devient inévitable. Les différents lieux de collecte se comptent à peu près sur les doigts de la main. Si bien qu’au bout de quelques arrêts on connaît par cœur le relais routier, la petite maison dans la forêt, l’allée de banlieue américaine… En plus de cela, comme la place manque vite pour stocker tous les objets récoltés, on n’a très vite plus qu’une idée en tête : établir la meilleure stratégie pour NE SURTOUT PAS s’arrêter.
Malheureusement, même si on devient un roi de la gestion de l’essence, on n’est jamais à l’abri de la panne. Or, quand le véhicule est en panne, il faut trouver la pièce à changer (par exemple une batterie) dans un lieu de collecte. Et c’est reparti pour un tour.
Bien sûr, après toutes ces aventures trépidantes, on finit par arriver un jour à destination. On peut alors commencer à remplir les “vrais” objectifs du jeu. Sans trop rentrer dans les détails – car on s’en voudrait de vous gâcher la surprise – les objectifs d’une campagne sont de deux types : les principales et les secondaires. Les principales consistent généralement à retrouver un survivant et à collecter de l’essence. Les objectifs secondaires consistent à aider des survivants ou à trouver un nouveau véhicule. Palpitant, d’autant plus que les personnages que l’on peut sauver sont sans intérêt et qu’on finira bien souvent par les abandonner sur le bord de la route, faute de place dans le véhicule.
Au delà de ça, le déroulement du jeu n’est pas toujours très clair puisque rien n’annonce l’état de la progression. En effet, seul le gain de trophées nous permet de savoir quand on termine un acte du jeu, mais doit on rappeler que le rôle des trophées n’est pas d’expliquer le scénario ?
Attention les yeux et les oreilles
Dans The Walking Dead : Survival Instinct, le graphisme est à la hauteur de ce qui se faisait il y a 7 ou 8 ans. Bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pas encore de télé HD, un bon tube cathodique suffit largement ! Vous aurez quelques difficultés à lire les sous-titres mais heureusement, il n’y a pas de scénario.
On préfère vous prévenir, entre les zombies sans expression, les décors copiés-collés et les bugs graphiques divers et variés, The Walking Dead : Survival Instinct ne sera pas une promenade de santé pour vos yeux délicats. On décernera d’ailleurs la palme aux zombies en gros plan : un vrai régal.
Côté environnement, il y a de quoi se lasser très vite puisque chaque niveau est doté au maximum de 4 ou 5 modèles de zombies différents, qu’on retrouve à chaque coin de rue. On a donc l’impression de tuer les mêmes zombies, encore et encore. Et comme si cela ne suffisait pas, le décor est tout aussi répétitif. Dans une même ville, les maisons se suivent et se ressemblent, un peu comme chez Domexpo. Au final, ce jeu devient vite source de frustration car on craint de mourir et de devoir recommencer la mission depuis le début, pour revoir toujours les mêmes choses.
Question musique, on a le droit au générique de la série pendant les temps de chargement des étapes de voyage, et de la musique d’ambiance lorsqu’on se fait attaquer par des zombies – un peu comme dans Resident Evil, mais en moins bien. Seule les voix des personnages sont réussies, encore heureux car ce sont les acteurs de la série (Michaël Rooker et Norman Reedus) qui ont fait le doublage. Il est probable que tout le budget y soit passé.
La frustration à l’état pur
Pour couronner le tout The Walking Dead : Survival Instinct offre un gameplay bas de gamme, digne des jeux qui étaient édités il y a plusieurs années. Pour commencer, l’interaction avec le décor est quasi inexistante. A l’époque des jeux vidéo où l’on peut briser des vitres, casser des objets ou encore éclater des portes, celui-ci nous permet au mieux de donner des coups de pied dans les quelques détritus qui jonchent le sol tout au long du jeu. Par chance, on peut encore ouvrir les portes soi même. Du temps des premiers Resident Evil, on se contentait très bien de ramasser des rubans encreur et des plantes vertes, aujourd’hui, difficile de ne pas être frustré lorsqu’on ne peut pas agir sur le décor. Le meilleur exemple pour illustrer ce point reste les “zombies-pot-de-fleur”.
Ce type de zombie est disposé dans un endroit inaccessible du décor et il est impossible de le tuer. On en trouvera de ce genre dans les commissariat où les zombies enfermés dans une cellule sont immortels. Il est impossible de les tuer tirant à travers les barreaux. Quoi que vous fassiez, ils continuent de faire des bruits gutturaux douteux et ne font même pas mine de vous attaquer.
Du côté des possibilités de mouvements, la déception est aussi au rendez-vous. Impossible de sauter au-dessus de certaines voitures ou de passer sous un camion dont le châssis se trouve à un bon mètre du sol. C’est particulièrement agaçant au début lorsqu’on ne connaît pas assez le jeu. Sans aucune liberté de jeu, on se retrouve régulièrement attrapé par les zombies dans un cul de sac alors qu’on pensait pouvoir passer. Comme les villes sont des couloirs constitués d’immeubles, de voitures et de barrières, votre route est tracée !
Il reste ensuite le plus important (ou presque) dans un FPS, l’élimination des zombies.
Bien que la liste des armes puisse paraître alléchante – on y trouve : marteau, couteau, masse, batte de baseball, pistolet, fusil à pompe, à lunette… – le choix est finalement restreint. En comparant les spécificités des armes contondantes, on s’aperçoit que seules une ou deux sont rapides et efficaces, les autres étant des gadgets. Les armes à feu sont vite laissées de côté pour éviter d’attirer tous les zombies du coin. Par ailleurs, les munitions récoltées sont rarement suffisantes pour prendre le risque de faire face à une horde. Au final, il y a de grandes chances pour que vous optiez pour une arme comme le marteau, et ce, quasiment jusqu’à la fin du jeu.
Bien sûr, on finit par obtenir la fameuse arbalète de Daryl. Discrète et efficace, elle fait bien l’affaire, mais on passe son temps à courir après les carreaux perdus. Quant au combat au corps à corps, il est tout simplement ridicule. Lorsqu’un zombie vous attrape, vous devez viser son visage à l’aide de votre couteau pour lui planter dans la tête. Si vous avez plusieurs zombies à vos trousses, les autres attendent bien sagement leur tour pour se faire planter au couteau, sans vous attaquer. On peut ainsi tuer des dizaines et des dizaines de zombies à la queue leu leu…
Au final, tuer du zombie dans The Walking Dead : Survival Instinct est extrêmement lassant et sans intérêt. D’autant plus qu’il n’est pas possible de nettoyer une zone a priori fermée, de nouveaux zombies finissent toujours par surgir de nul part.
En ce qui concerne les autres objets, on en trouve beaucoup, mais la plupart ne sont pas intéressants ni très utiles. On termine le jeu avec un coffre de voiture plein à craquer alors qu’avec un marteau, de la nourriture, (beaucoup) d’essence et plus tard, l’arbalète, on peut terminer le jeu sans encombre. Profitons-en pour préciser que finir le jeu ne débloque aucun mode spécial. On obtient juste des compétences supplémentaires pour la partie suivante, quelle chance !
En conclusion, nous pouvons dire sans hésiter que The Walking Dead : Survival Insctinct est un jeu raté, à tous les niveaux. Ce n’est ni plus ni moins qu’un objet destiné aux fans de la licence prêts à se faire voler 60 euros pour compléter leur collection.
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