Alors que les éditions Ki-oon publiaient Le Berceau des Esprits depuis 2011, la série vient de se terminer avec la parution début juillet du sixième et dernier tome. Le travail de Kei Sanbe sur les quatre premiers tomes nous avait vraiment convaincu (voir nos critiques des tomes 1 & 2 et 3 & 4) et nous avions hâte de découvrir comment cette folle histoire allait se terminer. Retour sur les tomes 5 et 6 de cette série dont les publications régulières nous manqueront.
L’histoire recommence là où elle s’était arrêtée. Alors que Kasuga est prêt à tout pour éliminer les autres survivants, il n’hésite pas à manigancer les pires stratagèmes afin de se débarrasser des ses ennemis, à commencer par Serizawa. Mami et Koyuki se retrouvent alors au milieu de ces machinations et ne tardent pas à devoir se débrouiller seuls, abandonnés lâchement. De son côté, le groupe de Yûya continue son ascension vers la seule sortie possible du navire. Mordu par Kana, Yûya sait qu’il doit faire au plus vite avant que le mal ne se répande en lui, s’il espère sauver ses amis. Il est loin de se douter des obstacles qui l’attendent encore. Le temps compte.
Comme nous y sommes habitués depuis le début de la série, l’histoire de Le Berceau des Esprits va à un train d’enfer. Ces deux tomes ne sont ainsi pas en reste du côté de l’action puisque, la fin approchant, l’histoire gagne encore en intensité. La lecture est captivante et Keibe Sanbe ne cesse d’enchaîner les revirements de situation les plus inattendus. Au fil de ces deux volumes, le lecteur ne cesse alors de passer d’un groupe de survivants à l’autre et découvre ébahi les obstacles qui se posent à certains pour survivre et la folie qui s’empare des survivants les plus dangereux. Ainsi Serizawa et Kasuga multiplient les manigances effroyables en jouant sur la faiblesse psychologique des autres survivants. Ils n’hésitent pas à tuer afin de survivre et arriver à leur fin ce qui donne des scènes d’une rare violence. Les meurtres continuent à s’enchaîner et les mises à mort sont toujours aussi impressionnantes. L’atmosphère de ces deux tomes est ainsi extrêmement pesante et oppressante alors que tous sont engagés dans cette course folle pour sortir de l’Ocean Cradle avant qu’il ne sombre définitivement.
Si certains aspects de l’histoire sont très peu crédibles comme l’histoire d’amour dégoulinante de pathos entre Mami et Koyuki ou les motivations de Kasuga, on oublie très vite ces défauts tant on a envie de découvrir la résolution des différents éléments de l’intrigue mis en place jusque là et d’assister aux règlements de compte finaux.
On peut toutefois regretter que les zombies soient aux abonnés absents de ces deux tomes (ils apparaissent très brièvement dans le tome 5). Les zombies des premiers tomes étaient vraiment intéressants et apportaient une touche d’horreur supplémentaire mais les qualités de scénariste de Kei Sanbe lui ont permis de garder un degré d’horreur toujours aussi important avec des personnages bien plus dangereux et repoussants que les zombies. Pour les autres défauts, on peut une fois de plus mentionner les plans culottes inutiles qui ont même laissé place à l’affichage régulier de la poitrine généreuse et dénudée de Mami (c’est inutile mais on fait avec). Pire encore, Kei Sanbe nous dévoile encore sa passion pour l’urine féminine avec une scène où Mami (encore elle…) urine littéralement sur Kasuga. C’est scatologique et de très mauvais goût mais ça reste, heureusement, anecdotique.
En fin de compte, Le Berceau des Esprits est une série que l’on vous recommande très chaudement tant sa lecture est prenante et le scénario mené d’une main de maître par Kei Sanbe jusqu’au final. On regrettera simplement que les dernières pages, qui se déroulent dix ans après l’accident, soient un peu ridicules. La série aurait dû se finir dans le feu de l’action.
Les illustrations de cet article sont la propriété de © Kei Sanbe / SQUARE ENIX CO., LTD.