Nous vous avions promis un nouveau rendez-vous hebdomadaire – la critique d’un film de votre choix – voici donc la première édition de Vous l’avez Voulu ! Le choix des lecteurs. Pour cette première semaine nous avons donc retenu la proposition de David G. sur Facebook : House of the Dead. Nous vous prévenons tout de suite : vous l’avez voulu !
Pour la première d’un tout nouveau rendez-vous, il faut dire que vous avez fait fort. Si nous savions que le cinéma zombie ne manquait pas de mauvais films (ils sont même majoritaires) nous voici face à l’un des nanars les plus emblématiques de la culture zombie : l’odieuse adaptation du jeu The House of the Dead de Sega par le légendaire Uwe Boll.
Eh oui, car qui dit House of the Dead, dit Uwe Boll, l’homme aux fans aussi nombreux que les lettres bourrées d’anthrax qu’il a reçues pour récompenser ses nombreux méfaits cinématographiques : la qualité allemande, la classe en moins.
Mais quoi qu’en dise ses détracteurs, il en faut bien du talent pour réussir à réaliser un nanar aussi subtile que House of the Dead. Artiste incompris, à la vision artistique aussi pertinente que celle de votre petite cousine Juliette qui passe ses journées à dessiner des bonshommes bâtons et des licornes qui ressemblent à des étrons sur pattes, Uwe Boll nous a offert avec House of the Dead l’un de ses films les plus exceptionnels, véritable bible du nanar.
Vous voulez savoir ce qui fait d’un film un vrai nanar ? Prenez votre dictionnaire franco-allemand et suivez le guide Uwe Boll.
Un pitch bateau comme l’histoire d’une bande d’amis qui se rend à “la rave party de l’année” pour découvrir que des zombies peuplent l’île sur laquelle se tient la fête, est un bon point de départ. Mais pour concourir dans la cours des grands, il faut sortir la totale : la voix-off ringarde en début de film, les personnages ridicules et caricaturaux, les flash-backs sépia, mais surtout, public de gamers oblige, un nombre incalculable de plans nichons gratuits avec les ralentis qui vont avec.
Toutefois, pour accompagner tous ces clichés et enfin rire d’un film qui se voulait, aux dires de son réalisateur, une véritable œuvre d’art, il ne faut évidemment pas oublier d’y ajouter incohérences et erreurs techniques. Vous ne pourrez alors qu’être séduits, entre autres, par les chargeurs infinis des armes des héros, les lampes torches magiques qui apparaissent subitement dans leurs mains, les magnifiques zombies qui retiennent leur souffle sous l’eau mais surtout par la vue, plus qu’émouvante, en plein champ de la caméra, des trampolines utilisés pour créer les zombies sauteurs ou encore des rails de travelling. Autant de détails savoureux, dignes d’un vrai chef d’œuvre.
Mais ce n’est pas tout. Pour égaler un House of the Dead, il faut savoir faire passer une absence d’idées (ou de talent) pour une vraie démarche artistique. Car que ne serait le film sans les extraits du jeu dont il est tiré avec leurs fondus et transitions si kitschs que nous pourrions nous croire dans un épisode de la série Chair de poule. Y’a du niveau.
Bref, incompris ou non, Uwe Boll nous livre avec sérieux et témérité un nanar culte à savourer à toute heure du jour*.
*A consommer avec modération. L’abus d’Uwe Boll peut avoir des conséquences irréversibles pour votre bon goût.
Et pour la semaine prochaine, vous proposez quoi ? Lâchez-vous en commentaires
Vous avez vu House of the Dead ? Alors n’oubliez pas de l’ajouter à votre collection zombie et de le noter !
Écrit à vingt doigts par Nitz et Squeletor (enfin que quatre doigts, ils ne savent pas vraiment taper à l’ordinateur)
8 commentaires
J ai raté cet ovni ….. je crois que je vais continuer de l ignorer finalement vu la critique.
Cela dit j en ai vu des daubes sur les z. Mais celle là semble remporter la palme. 🙂
Et qu’est-ce que tu nous proposerais pour la semaine prochaine ? 😀
“plane of the dead”……une grosse surprise quand je l’ai vu ! A ne pas rater selon moi ^^
Sympa la critique, j’aime toujours autant ces petites images 😀
Pour le prochain, j’ai envie de taper fort : l’un des Resident Evil ! Le choix vous est laissé ! ;p
(Y’a de quoi bien se marrer avec…)
Sinon en grosse daube au contraire…..”Zone of the dead”
rarement vu aussi mauvais. décor, scenar, acteurs….tout est raté. ou presque !!
“Zone of the Dead est un film d’horreur hispano-italo-serbe réalisé par Milan Konjevic et Milan Todorovic et sorti en 2009. C’est le 1er film de zombies en serbe et tourné en Serbie”
Karim Debbache y consacre un épisode de son excellent Crossed.
À voir ici : http://www.nesblog.com/crossed-house-of-the-dead/
Encore du lourd, mais uniquement niveau critique (et captions!!)
Oui Uwe Boll est malheureusement mondialement connu tellement son art frôle le nullissime. Ayant la grosse tête je ne le respecte pas du tout, et puis il faut avouer que c’est lui qui a commencé (je me mets également au niveau chair de poule) en se payant la tête de son public. Il a beaucoup influencé le monde du jeux vidéo mais en rendant pareil hommage il n’ a visiblement rien compris aux gamers/euses en y plaquant des clichés plutôt… germaniques (les grosses fêtes a la bières, les boobs, etc). Postal était mieux réussi car plongeant volontairement dans le non sens.
House of the Dead est horriblement fait, je n’y ai trouvé aucun points positifs, mal joué, pénible a regarder et au final aucunement drôle. Je conseillerais humblement plutôt la séquelle House of the Dead 2 qui est beaucoup moins du foutage de gueule et bourré d’humour tout en restant crédible.
A la gloire de Karim, je vous offre à mon tour 1h gratuite de twist.
http://www.youtube.com/watch?v=3TCfOCy65Zc
Si je ne peux que m’associer à la destruction de ce film fait par mes collègues, je dois tout de même tenter de réhabiliter Uwe Boll qui n’a pas fait que de la merde en boite.
Uwe Boll a également fait des films assez interessants et plutôt pas mal réalisés.
En fait il est bon quand il veut faire du film politique.
Pour exemple, je vous propose de vous procurer Rampage, 6.9/10 sur IMDB quand même (http://www.imdb.com/title/tt1337057/) et Assault on Wall Street, 6.1/10 (http://www.imdb.com/title/tt2368553/).
Dans ces 2 films, il fait une critique violente de la société, de la place de l’homme dans une économie capitaliste etc…
Bon après, il a aussi fait beaucoup de merde, mais finalement, n’a t-il pas tout compris au cinéma : faire ce qui lui plait sans s’autocensurer… Tous les peintres n’ont pas fait que des chefs d’oeuvres, pourquoi devrait-il en être autrement pour les réals ?